L’importance de prendre de l’espace
Je l’avoue : je n’ai jamais senti un épuisement prolongé comme cette année.
Bien sûr, je sais ce que ça veut dire d’être occupé. Nous avons tous travaillé des heures folles avant de faire de grandes présentations, nous avons mis le pied sur l’accélérateur avant le congé prévu, ou nous sommes entrés dans une « période mouvementée de l’année ». Mais à aucun moment, prendre même une courte période de repos ne s’est sentie aussi profondément nécessaire qu’il l’a été récemment.
Le stress causé par la pandémie, conjugué à notre culture d’ambition permanente, a des conséquences. Et les chefs d’entreprise doivent être prêts à en parler.
Quand je demande aux cadres de me défendre lors de réunions, je suis transparent sur la raison. Je tiens à souligner que nous ne sommes pas des robots d’automatisation, avec des réservoirs d’énergie sans fin. En tant que président, je sais que je dois modéliser le genre d’honnêteté émotionnelle que je veux inscrire dans notre entreprise.
Après tout, la culture d’entreprise ne facilite pas la demande de temps libre, et nous le savons tous.
En repensant au début de ma carrière, je me souviens de la culpabilité — oserais-je dire, de la honte — qui accompagnait une demande de vacances. J’avais l’impression de laisser tomber mon équipe. Et si quelque chose de mal arrivait pendant mon absence, je me sentirais coupable.
C’est une histoire courante.
Selon un article de HR Reporter paru en 2020, 50 % des employés hésitent à s’absenter du travail, et 54 % des Canadiens se sentent privés de vacances. De nombreux facteurs personnels peuvent empêcher les employés de prendre du temps, mais il faut éliminer la « honte des vacances ». Surtout maintenant.
À SÉFM, nous montrons notre engagement à protéger la santé mentale de nos employés en faisant ce qui suit :
- Une journée bien-être à l’échelle de l’entreprise
- Offrir une liste régulière de conférenciers et de webinaires sur la santé mentale — pendant les heures de travail
- Créer une politique d’entreprise visant à introduire des pauses entre les réunions
- Encourager une limite aux courriels « hors des heures de travail »
- Offrir des options de travail flexibles sur une base individuelle et encourager les employés à parler à leur gestionnaire ou aux ressources humaines pour s’assurer que leurs besoins sont pris en compte
- Et enfin, nous demander si les projets qui dépassent les heures de travail raisonnables sont vraiment utiles.
Les entreprises qui mettent en place des initiatives de mieux-être permettent à leurs employés de prospérer plus facilement que de survivre. Une bonne santé mentale signifie de bonnes affaires.
Un épuisement professionnel contient une multitude de problèmes connexes, dont le désengagement, les taux de roulement élevés et une productivité globale plus faible. Il faut ajouter à cela le fait que 70 % des prestations d’invalidité proviennent de raisons de santé mentale, et que les vacances s’avèrent être un bon investissement.
Mais nous devons aussi donner la priorité à nos besoins individuels.
En tant qu’aidant naturel, il m’a fallu des années pour apprendre à « mettre mon propre masque en premier ». Si je ne peux pas fonctionner, je ne peux pas diriger. Cet été, je prévois prendre quelques semaines à la fois (plutôt qu’une longue fin de semaine ou une journée ici et là). De plus, j’encouragerai mon équipe à faire de même.
Après tout ce que nous avons vécu au cours de la dernière année, le moins que nous puissions faire est de nous donner, à nous-mêmes et à nos gens, du temps réel pour nous reposer, nous rassembler et nous ressourcer.
Après tout, si votre réservoir est déjà vide, vous ne pourrez jamais aller aussi loin.
Source des statistiques : Robert Half, Canada Life, Expedia